Oritoniscus
sp.
Cloporte
trouvé à Luchon-Superbagnères (1800 m) sous des pierres dans un milieu très
humide.
"Rappelons
que l'étude des Oritoniscus doit se faire par examen au binoculaire ou
microscope (pléopodes, péréiopodes mâles), mais toutefois, on voit quelques
détails intéressants qui peuvent nous mettre sur une piste un peu plus précise
:
En effet, on devine une fossette sur
le tergite I, en arrière de la tête. Cette fossette est présente chez
les mâles de quelques espèces d'Oritoniscus pyrénéens. Elles diffèrent
par leur taille, leur forme (ovale ou circulaire) et leur profondeur. De ce
fait, j’exclurais O. flavus et espèces proches pyrénéennes (O.
violaceus, O. intermedius, O. simplex et O. pyrenaeus) qui n'ont
pas de fossette.
Ici, on la devine nettement et elle est plutôt de forme circulaire, ce qui
correspondrait au groupe O.rousseti / O. baroussensis / O. aurensis
(on exclurait O. remyi qui a une fossette plus ovale).
Quelques précisions tirées des publications de Dalens et coll. de la fin des
années quatre-vingt-dix* :
- O. baroussensis : fossette circulaire bien marquée,
arrière du tergite 1 assez sinué [ce n'est pas le cas ici] ; coloration lie de
vin sombre ; distribué entre la vallée de la Garonne et de la Neste d'Aure, en
milieu très humide, toujours avec de l'eau libre.
- O. rousseti : fossette plus réduite (en diamètre)
que chez O. baroussensis [cela pourrait correspondre, d'après les
illustrations de Dalens] mais elle se trouve en arrière du tergite 1 [ça
correspond déjà moins...], arrière du tergite 1 presque pas sinué [comme
c'est le cas ici], coloration brun-acajou clair assez uniforme mais laissant
apparaître des bandes plus claires à la limite tergite-pleurépimère
[visibles ici], espèce connue des vallées de la Beyrède et de Gripp
(Htes-Pyr.) [soit à plusieurs dizaines de km de notre individu photographié],
dans suintements sur schistes ou litière de hêtraie.
- O. aurensis :coloration rouge-brun, avec une légère
teinte plus claire à la limite tergite-pleurépimère, la fossette peu marquée,
non visible à l’œil nu mais visible au binoculaire [ou d'après cette bonne
photo je pense], bord postérieur du tergite 1 légèrement sinué (semblable à
rousseti), espèce connue de la vallée d'Aure (Htes-Pyr.).
Bref, j'en ferais un probable Oritoniscus aurensis / rousseti... Notre
spécimen serait hors zone connue pour ces deux taxons, mais non loin...et les
connaissances sont lacunaires..."
Emmanuel Séchet
* Réf.
biblio :
DALENS H., 1998. — Endémisme pyrénéen : sur une nouvelle espèce épigée
du genre Oritoniscus : O. rousseti n. sp. (Crustacea, Isopoda,
Oniscidea). Revue suisse de Zoologie, 105 (2) : 339-343.
DALENS H., ROUSSET A. & FOURNIER D., 1996. — Les formes épigées du genre
Oritoniscus (Crustacea, Isopoda, Oniscidea). I. Le complexe Oritoniscus
flavus. Revue suisse de Zoologie, 103 (3) : 623-641.
DALENS H., ROUSSET A. & FOURNIER D., 1997. — Les espèces épigées du
genre Oritoniscus (Crustacea, Isopoda, Oniscidea). II. Le complexe Oritoniscus
bonadonai-pyrenaeus-remyi. Revue suisse de Zoologie, 104 (4) : 727-749.
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